Pour Rachel Kimel et Deena DelZotto, les terrains vacants de Toronto sont de petits coins de paradis potentiels. Ces dernières ont fondé l’organisme à but non lucratif Bowery Project, dont la mission est de convertir des espaces inoccupés en fermes urbaines mobiles (leurs plants poussent dans des caisses de lait). Mais, pour ces femmes, il s’agit bien plus que de créer de magnifiques espaces verts.
Toutes les fermes que Rachel et Deena mettent sur pied bénéficient à la communauté locale, soit en don de produits qui y sont cultivés ou en apprenant aux citoyens les bases de l’agriculture grâce à des collaborations avec des organismes sociaux. « On le fait vraiment pour la communauté, affirme Rachel Kimel. Entre autres, en transformant un terrain du quartier qui autrement serait inutilisé en un espace qui est à la fois agréable, positif, fertile et animé. »
Rachel Kimel et Deena DelZotto comptent parmi les pionniers de l’agriculture urbaine, un secteur qui est en pleine émergence. Partout dans la ville – sur des toits, dans d’anciens entrepôts ou dans des cours – des fermes cultivent des fruits et des légumes, et permettent notamment de renforcer les liens entre les citoyens, la nourriture qu’ils consomment et ceux qui la produisent.
Au cours des dernières années, le concept d’agriculture urbaine est passé du traditionnel jardin communautaire à des entreprises commerciales et des organismes à mission sociale, comme le Bowery Project, ainsi qu’à des hybrides, qui se situent entre les deux. « Le type de culture a beaucoup changé au cours des cinq dernières années, affirme James Kuhns, coordonnateur de Toronto Urban Growers, un réseau de gens impliqués dans l’agriculture urbaine. Auparavant, il s’agissait surtout de jardins communautaires, mais beaucoup de fermes urbaines sont désormais hautement subventionnées. »