Recherches sur la retraite
Plusieurs études, dont celle de Dhaval Dave, professeur agrégé en économie à la Bentley University de Waltham, au Massachusetts, ont démontré qu’une retraite sédentaire peut avoir des conséquences graves sur la santé. Entre 1992 et 2005, le spécialiste a examiné les bilans de santé de 12 000 États-Uniens et a découvert que ceux qui ont pris leur retraite complète ont connu une hausse de 5 à 16 % des difficultés associées à la mobilité et aux activités quotidiennes dans les six années suivant la retraite, et une hausse de 5 à 6 % des maladies telles qu’une maladie cardiaque, un AVC ou de l’arthrite. « Chez la personne moyenne, ajoute-t-il, la retraite entraîne des répercussions négatives généralisées sur la santé physique et mentale. »
Les chercheurs affirment qu’une cause importante des maladies à la retraite est le fait que le travail a souvent été notre activité la plus stimulante. Dhaval Dave explique que la plupart d’entre nous trouvent leur stimulation cognitive et sociale surtout dans leur emploi. Et même si cela n’est pas toujours flagrant, un emploi nous fait bouger : on dépense beaucoup plus d’énergie en allant à pied au travail, ou en marchant simplement du stationnement au bureau, qu’en restant assis devant la télévision. En arrêtant le travail, de nombreux retraités deviennent moins actifs physiquement et mentalement. « Comme dit l’adage : tout s’use lorsqu’on ne s’en sert pas », soutient le professeur.
La planification des occupations
Pour rester heureux et en santé, les retraités doivent demeurer actifs ; or, la plupart des futurs retraités oublient d’intégrer ce détail dans leur planification. À certains égards, prévoir ses activités à l’âge d’or est plus important que jamais. En 1960, l’espérance de vie moyenne au Canada était de 71 ans. Aujourd’hui, elle a augmenté de 10 ans, et de nombreux baby-boomers peuvent vivre au moins deux décennies de retraite. « C’est une des plus longues étapes de notre vie et pourtant, nous consacrons très peu de temps à la planifier », croit Eileen Chadnick, coach professionnelle certifiée et fondatrice de Big Cheese Coaching à Toronto. « On a tous entendu trop d’histoires sur des parents et des grands-parents qui s’étiolent ou qui déclinent en prenant leur retraite. Notre cerveau a besoin d’une certaine quantité de stress pour fonctionner efficacement. Lorsqu’on commence à se sentir en marge, on peut dire adieu à sa confiance en soi et à ses capacités cognitives. On perd le sens de sa propre valeur. »
« Notre cerveau a besoin d’une certaine quantité de stress pour fonctionner efficacement. »
Quand Chadnick rencontre de futurs retraités, elle s’inspire du langage de la planification financière et les incite à créer un « portefeuille de retraite diversifié ». Un volet précieux de la répartition de l’actif de ce portefeuille devrait comprendre des occupations contribuant à sa croissance et à son épanouissement personnels : offrir des services-conseils, reprendre des études, devenir membre du conseil d’administration d’une entreprise, d’un organisme à but non lucratif ou d’une association communautaire, être mentor auprès de jeunes professionnels ou faire partie d’une équipe comme le Service d’assistance canadienne aux organismes, qui envoie des professionnels retraités ou semi-retraités dans 40 pays pour les faire bénéficier de leurs compétences. Et il ne faut pas oublier des occupations orientées seulement vers le plaisir, comme les loisirs, les voyages et les activités familiales et sociales.