La semaine sur les marchés –
22 septembre 2023

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Les banques centrales sous les feux de la rampe

 

  • L’indice des prix à la consommation (IPC) du Canada est en hausse.
  • La Fed maintient sa position, mais atténue les perspectives d’une réduction à court terme.
  • Le marché est confronté à la hausse constante du rendement des obligations du Trésor à 10 ans.

Cette semaine a été accaparée par la banque centrale, les marchés américain et canadien ayant eu à digérer quelques surprises. Commençons par le Canada et les derniers chiffres d’inflation. L’IPC du Canada pour août a enregistré une hausse inattendue. Enfin, inattendue pour certains économistes. Nous pensons que la plupart de nos lecteurs et lectrices n’ont pas été si surpris que cela. Car oui, comme vous l’avez compris en faisant le plein dernièrement, le prix de l’essence a été le principal moteur du regain de l’inflation. L’IPC global a monté de 4 % sur 12 mois, dépassant les attentes de 0,2 %, et l’inflation fondamentale (ou, comme l’appelle la Banque du Canada [BdC], l’inflation « tronquée ») a augmenté de 3,9 % sur 12 mois, en hausse par rapport aux 3,6 % de juillet. Bien qu’une partie de cette hausse puisse être attribuée à l’« effet de base » des chiffres de l’an dernier, les données mensuelles ont tout de même grimpé plus que prévu.

Après la publication des données, les marchés ont vu les rendements obligataires augmenter, ce qui révèle des inquiétudes quant à la possibilité que la BdC prenne des mesures (en augmentant les taux). Or, d’autres indicateurs laissent croire que la faiblesse de certains aspects de l’économie pourrait décourager de nouvelles hausses de taux. En raison de cette crainte de nouvelles hausses, le dollar canadien s’est apprécié, une tendance qui devrait se poursuivre vu la montée des coûts énergétiques.

Au sud de la frontière, la Réserve fédérale américaine (la Fed) a récemment maintenu le taux des fonds fédéraux entre 5,25 % et 5,5 %. Bien qu’une pause semble être une bonne chose, cette fois-ci, elle ne dénote pas une position conciliante. En fait, les projections du Federal Open Market Committee (FOMC) ont montré une tendance ferme prononcée. La bonne nouvelle : le FOMC a relevé ses prévisions de croissance pour 2023 de 1 % à 2,1 % et prévoit que le taux de chômage culminera à 4,1 %, une amélioration comparativement à sa prévision antérieure de 4,5 %. La mauvaise nouvelle : 12 membres du FOMC sur 19 sont favorables à une nouvelle hausse de taux cette année et sont plus intraitables à long terme. Les prévisions de taux d’intérêt pour 2024 et 2025 ont été revues à la hausse, à 5,1 % et 3,9 % respectivement. Jerome Powell, président de la Fed, a insisté sur la cible d’inflation de 2 %, notant que l’effet des prix du pétrole sur l’inflation est passé de bénéfique à néfaste.

Personne n’a été enchanté par l’attitude de la Fed. Le rendement des obligations du Trésor à 10 ans a atteint de nouveaux sommets, et les marchés boursiers (surtout le NASDAQ) n’ont pas apprécié, ce qui a encore aggravé un mois déjà difficile pour la technologie. Après une reprise estivale ininterrompue, les actions de détail sont ramenées à la réalité. Les rêves d’un atterrissage en douceur, ou d’une absence d’atterrissage, s’estompent lentement, et les marchés se réveillent en constatant que les consommateurs doivent dépenser davantage à la pompe, à la banque et à l’épicerie.

Pourtant, il y a une lueur d’espoir : les données sur l’emploi. Les demandes initiales de prestations de chômage ont chuté de 20 000 sur une semaine pour atteindre 201 000, ce qui est bien mieux que l’estimation de 225 000. La moyenne sur quatre semaines s’établit ainsi à 217 000, soit le meilleur résultat depuis février. De plus, les demandes continues ont diminué de 21 000 pour atteindre 1,66 million, un plancher record depuis janvier. Les employeurs ne lâchent pas prise : ils s’accrochent au personnel qu’ils ont mis du temps à recruter ces dernières années. Tant que le marché de l’emploi se maintient, l’espoir d’un atterrissage en douceur subsiste..

Écoutez le balado de cette semaine pour d’autres réflexions.

Valeur des titres à la clôture hebdomadaire des marchés – Semaine terminée le 22 septembre 2023

(à 16 h HE*)

INDICES BOURSIERS
NiveauVariation1 semaineDDA1 an5 ans
   CADCADCADCAD
S&P/TSX19 785,18-755,34-3,68 %2,14 %4,12 %4,05 %
S&P 5004 321,63-126,26-3,15 %12,49 %14,96 %9,02 %
DJIA33 963,84-654,76-2,20 %2,04 %12,89 %5,80 %
FTSE 1007 683,91-27,47-1,85 %3,94 %16,59 %0,04 %
CAC 407 184,82-194,00-3,08 %9,88 %31,33 %4,34 %
DAX15 557,29-336,24-2,57 %10,62 %34,30 %3,43 %
Nikkei32 402,41-1 130,68-4,01 %9,39 %14,46 %1,46 %
Hang Seng18 057,45-125,44-0,92 %-9,27 %-0,16 %-7,60 %
DEVISES
CADVariation
1 semaineDDA1 an5 ans
$ US1,3483-0,0043-0,32 %-0,41 %-0,03 %0,86 %
Euro1,4352-0,0067-0,46 %-0,99 %8,18 %-1,11 %
Yen0,0091-0,0001-0,66 %-11,90 %-4,08 %-4,55 %
BONS DU TRÉSOR CANADIENSTauxVariationPRODUITS DE BASEUSDVariation
3 mois5,060,02Pétrole90,36 $-0,73 $
5 ans4,200,18Or1 925,40 $2,75 $
10 ans3,910,17Gaz naturel2,65 $-0,01 $
TAUX PRÉFÉRENTIEL CANADIEN
7,20 %