La semaine sur les marchés -
17 mars 2023

Tout peut changer en une semaine

Les événements importants survenus dans le secteur bancaire régional aux États-Unis ont semé la panique parmi les détenteurs de dépôts dans tout le pays, ce qui a causé une ruée ciblée sur les banques et l’insolvabilité de certaines d’entre elles. Nous avons publié une mise à jour spéciale sur les marchés décrivant ces événements.

Lundi, la Federal Deposit Insurance Corporation, de concert avec les organismes de réglementation étatiques et fédéraux, a temporairement garanti les dépôts de toutes les banques, quelle que soit la taille de leur bilan. Elle a créé un programme de prêt appelé Bank Term Funding Program (BTFP), conçu pour prêter de l’argent aux banques pour une durée maximale d’un an, en utilisant comme garantie leurs actifs à long terme (évalués au pair). Ce programme vise à éviter que d’autres banques ne subissent la pression des retraits. Notons que la situation peut évoluer rapidement, les autorités réglementaires étatiques et fédérales soutenant les banques pour maintenir la stabilité du secteur financier. Nous continuons à suivre les choses de près.

Au Canada, les données de l’Association canadienne de l’immobilier (ACI) font état d’un recul des prix des logements en février 2023, le prix de référence ayant diminué de 1,1 % par rapport au mois précédent pour s’établir à 704 300 $ CA (la baisse mensuelle la plus faible depuis mars 2022). Le ralentissement des ventes est directement lié à la hausse rapide des taux d’intérêt hypothécaires (et par conséquent à l’augmentation des coûts d’emprunt), ce qui a entraîné l’une des baisses les plus rapides jamais enregistrées de la valeur des maisons au Canada. La Banque du Canada ayant interrompu sa campagne de hausse des taux d’intérêt, le nombre de propriétés mises sur le marché a chuté de 7,9 % en février 2023, soit la plus forte baisse depuis mai 2021. Le marché du logement n’a donc jamais été aussi tendu depuis avril dernier (juste après que la Banque du Canada a commencé à augmenter les coûts d’emprunt). Or, les hausses de taux étant sur la glace et la demande commençant à se redresser, la principale question pour le marché du logement sera de savoir s’il y aura des signes d’optimisme avec l’arrivée de la traditionnelle saison de vente du printemps et l’augmentation de l’offre.

L’impact de la débâcle des banques américaines et européennes a créé de l’incertitude sur les marchés et a nui au pétrole. Les négociants de produits de base jonglent avec les préoccupations liées au ralentissement mondial (ce que les banquiers centraux tentent de provoquer depuis des mois) et à l’approvisionnement de la demande de pétrole accrue en Chine, qui devrait ultimement stimuler la demande internationale.

Les niveaux de stocks ont été publiés cette semaine, montrant une demande faible dans un contexte de craintes persistantes de récession. Les excédents des stocks mondiaux de pétrole ont atteint leur plus haut niveau en 18 mois, en partie grâce à la production russe, malgré le plafonnement du prix que les pays importateurs peuvent payer. La Chine, premier importateur mondial, poursuit la réouverture de son économie, et l’Agence internationale de l’énergie prévoit que « les stocks actuels atténueront les tensions alors que le marché deviendra déficitaire au cours du second semestre de l’année ».